Les deux Corées ont tenu hier, à la demande du Nord, leur première rencontre officielle depuis l’investiture de Lee Myung-bak à la présidence sud-coréenne. Leurs discussions ont eu lieu au parc industriel de Gaeseong en territoire nord-coréen, où plusieurs dizaines de PME sud-coréennes délocalisent leur production et où un sud-Coréen est aussi détenu depuis maintenant 24 jours.
Une délégation sud-coréenne de sept membres y était arrivée tôt le matin et ses discussions avec son homologue du Nord devaient commencer à l’origine immédiatement après leur arrivée au complexe. Mais elles n’ont débuté qu’après 20 heures et se sont achevées au bout d’une vingtaine de minutes seulement. Le désaccord sur le lieu de leurs discussions, leur ordre du jour, enfin les problèmes de procédures ont été à l’origine de ce retard.
Et au cours des discussions, le Nord a menacé de revoir entièrement tous les privilèges institutionnels qu’il avait accordé au Sud pour les projets du parc industriel. Du coup, il a demandé de signer un nouveau contrat de location du site du parc industriel et d’avancer donc de quatre ans le paiement du loyer du site. Un paiement qui devait commencer à l’origine en 2014. Le Nord a aussi exigé la revalorisation du salaire des ouvriers nord-coréens que les entreprises sud-coréennes font travailler là-bas.
Les nord-Coréens ont également manifesté leur mécontentement face au fait que Séoul envisage d’élargir sa participation à la PSI, l’Initiative américaine contre la prolifération des armes de destruction massive. Par contre, ils n’ont pas fait état du sort du détenu sud-coréen.
Pour leur part, les délégués sud-coréens ont appelé le Nord à le libérer immédiatement et à arrêter de provoquer des tensions. Ils ont aussi souligné que le Nord avait tort de considérer l’éventuelle intégration complète de Séoul à la PSI comme une déclaration de guerre.