La tension s’accroît dans la péninsule suite à une enquête internationale qui accuse la Corée du Nord d’avoir torpillé le Cheonan, une corvette sud-coréenne fin mars.
Pyongyang, qui continue à nier toute responsabilité dans l’incident, a décidé une série de mesures pour contrer celles de Séoul. Il a annoncé sa décision de rompre toute relation avec les autorités sud-coréennes et de n’engager aucun dialogue ni contact avec elles, tant que le président Lee Myung-bak sera en poste.

Il a fait cette annonce dans un communiqué publié hier soir par son comité pour la réunification pacifique de la patrie, un organisme chargé des relations avec son voisin du Sud. Ce communiqué fait suite à la conférence de presse des ministres concernés du Sud, qui avaient annoncé lundi des mesures à prendre contre Pyongyang, après l’avoir mis en cause dans le naufrage du Cheonan, qui a coûté la vie à 46 marins sud-coréens.

Dans ce communiqué, le comité nord-coréen a précisé huit mesures. Il s’agit pour l’essentiel de suspendre les contacts des représentants des Croix-Rouges des deux Corées, actuellement basés au village de la trêve de Panmunjom sur la frontière intercoréenne et de couper toutes les communications entre les deux Corées.

Le comité a annoncé en même temps qu’il allait fermer le bureau pour la coopération économique intercoréenne au parc industriel de Gaeseong sur son territoire et faire partir immédiatement les responsables sud-coréens de ce bureau. Un parc intercoréen où environ 120 PME sud-coréennes délocalisent leur production. Il n’a pas mentionné pour autant ces entreprises.

Autre mesure annoncée hier, tous les navires et avions sud-coréens n’auront plus accès à l’espace maritime ou aérien nord-coréen.

Et aujourd’hui, le chef de la délégation de Pyongyang pour les pourparlers militaires des généraux des deux Corées a quant à lui menacé d’empêcher le personnel et les véhicules sud-coréens d’accéder au complexe de Gaeseong si Séoul reprend la diffusion de messages hostiles au régime nord-coréen à la frontière. Une menace qui peut être interprétée comme une intention de fermer le parc en cas de reprise de la diffusion de ces messages.