Le ministre russe du Développement de l’Extrême-Orient a affirmé, avant-hier, que le projet logistique tripartite entre les deux Corées et la Russie « Rajin-Khassan » ne sera pas compromis par le retrait de Séoul et les sanctions contre Pyongyang imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies.
 
En marge du Sommet Russie-ASEAN qui s’est déroulé les 19 et 20 mai derniers à Sotchi, Alexander Galushka a souligné que la Russie et la Corée du Nord poursuivront leur projet « Rajin-Khasan ». Selon lui, 1,5 million de tonnes de marchandises a été transporté l’année dernière via le chemin de fer transsibérien reliant le port nord-coréen Rajin à la ville russe de Khasan.
 
Le ministre russe n’a pas manqué de préciser que toute coopération économique bilatérale entre Pyongyang et Moscou sera menée dans le respect du décret présidentiel de la Russie adopté en vue d’appliquer les sanctions onusiennes.
 
Pour rappel, l’administration Poutine a réussi à faire inclure une clause d’exception à son profit dans la résolution 2270 du Conseil de sécurité adoptée en mars dernier suite aux essais nucléaire et balistique nord-coréens du début de cette année. Cette clause lui permet d’exporter du charbon russe, et non pas du charbon nord-coréen, via le port nord-coréen de Rajin. Ainsi, Moscou a tenté de sauver le projet tripartite qui consistait à transporter du charbon russe par train entre la Russie et la Corée du Nord, puis via bateau entre les ports des deux frères ennemis.
 
Or, dans le cadre de ses propres sanctions contre le régime de Kim Jong-un, Séoul a totalement interdit à tout navire d’un pays tiers l’entrée dans un port sud-coréen dans les 180 jours consécutifs à son escale en Corée du Nord. Ce qui a mis un terme à la participation sud-coréenne au projet Rajin-Khasan.