L’essai réussi d’un missile nord-coréen Musudan représenterait une avancée considérable pour les programmes militaires de la Corée du Nord. Une question se pose. Comment s’est-elle procuré cette technologie ? Selon un rapport du KIDA, l’institut pour les analyses de défense, ce sont environ 25 chercheurs d’élite de l’ex-URSS qui l’ont fournie. Ils se sont réfugiés au nord de la péninsule après la dislocation de leur pays en 1991. Ils faisaient partie d’une vingtaine d’équipes de l’Union soviétique, en charge du développement balistique.
Jusqu’aux années 1970, Pyongyang avait demandé à Moscou de lui apprendre à fabriquer les missiles. Mais après que cette demande a été rejetée, il a commencé à les construire en copiant un Scud soviétique vendu à l’Egypte. C’était dans les années 1980. Cela ne suffisait pas pour mettre au point un lanceur de missile balistique sol-sol dont la portée est supérieure à 1 500 km.
Son développement balistique a fait un progrès rapide depuis l’arrivée des scientifiques soviétiques, au point que le Nord est parvenu à tirer en 1998 un missile intercontinental.
Le président russe Vladimir Poutine a réclamé leur rapatriement lors d’un déplacement en Corée du Nord dans les années 2000. Mais les chercheurs préféraient rester au Nord, invoquant qu’ils y sont mieux payés. Leur salaire mensuel s’élève à 8 000 dollars par personne.