L’ancien directeur de la CIA américaine Michael Hayden estime que d’ici trois à cinq ans, la Corée du Nord se dotera de capacités à tirer un missile porteur d’ogive nucléaire pouvant atteindre Seattle, une ville de la côte pacifique des Etats-Unis. Il a donné cette estimation dans une interview avec le quotidien japonais Sankei Shimbun.
Selon lui, l’accord-cadre signé à Genève entre les Etats-Unis et le pays communiste en 1994 sous l’administration Bill Clinton a pu retarder brièvement le développement nucléaire de Pyongyang. Celui-ci s’était alors engagé à abandonner tout son programme nucléaire militaire. Mais en fin de compte, non seulement Clinton mais aussi ses deux successeurs George W. Bush et Barack Obama n’ont pas réussi à l’en empêcher. Et si Tokyo et Washington maintenaient leur politique nord-coréenne telle qu’elle est, le régime de Kim Jong-un poursuivra ses programmes nucléaires et balistiques.
Le général de l’US Air Force a alors conseillé ces deux nations alliées d’envisager un plan B contenant aussi des mesures rigoureuses, séparément de leur politique actuelle qui prévoit de mettre seulement la pression diplomatique sur le Nord.
A propos du déploiement prévu du THAAD, le bouclier antimissile américain en Corée du Sud, Hayden a souligné que c’est l’une des choses que les Etats-Unis doivent faire. Et la Chine n’aura qu’à suspendre ses assistances à son allié nord-coréen, si elle ne veut pas le voir installé au sud de la péninsule.