Comme ils s’y étaient engagés, les trois partis de l’opposition ont déposé au Parlement une motion de destitution de la présidente Park Geun-hye. Celle-ci a été accusée par le Parquet de « rôle de collusion » dans le scandale Choi Soon-sil. Le texte a été signé par leurs députés et les indépendants, qui ont 171 sièges sur 300 dans l’hémicycle. Il a été déposé dans la nuit de vendredi à samedi en séance plénière.
L’opposition a ainsi réaffirmé qu’elle n’allait pas répondre à une demande de négociations du Saenuri, le parti présidentiel, en vue de faire quitter le pouvoir à la chef de l’Etat à la fin avril 2017 au lieu de la destituer. Normalement, son mandat doit expirer en février 2018.
Selon la loi, la motion doit être présentée à la première séance plénière de l'Assemblée après son dépôt, puis soumise au vote des députés dans un délais de 24 à 72 heures. Les trois formations se sont mises d’accord pour la faire voter vendredi prochain, même si avant cela, Park Geun-hye annonce son départ pour avril prochain, comme l’a demandé son parti. Elles mettent ainsi la pression sur les élus Saenuri anti-Park pour qu’ils les rejoignent. Ceux-ci avaient été favorables à sa destitution dans un premier temps. Mais ils hésitent maintenant en espérant une annonce de démission anticipée de la locataire de la Maison bleue. Or, leur soutien est indispensable pour que le texte soit adopté. Pour rappel, il doit être voté par les deux tiers des députés.
C’est en tout cas la deuxième fois qu’une motion d’impeachment contre un président de la République est déposée dans l'histoire du pays. Une semaine cruciale va donc s’ouvrir pour Park comme pour la situation politique dans le pays.