Depuis son éclatement il y a bientôt sept semaines, l’affaire Choi Soon-sil n’a cessé de connaître de nouveaux rebondissements. Le 24 octobre, la chaîne de télévision par câble JTBC révèle l’existence d’une tablette PC que la confidente intime de Park Geun-hye aurait utilisée. Dans cet appareil, les documents confidentiels de la présidence dont les discours importants de la chef de l'Etat, ont été découverts, alors que cette femme n’exerçait aucune fonction publique.
 
Le lendemain, la présidente de la République prononce le premier discours à la nation, durant lequel, elle reconnait avoir reçu l’aide de son amie pour la rédaction de ses allocutions. Deux jours plus tard, le Parquet lance ses investigations. De leur côté, des dizaines de milliers de citoyens descendent dans la rue le 29 octobre pour leur premier grand rassemblement anti-Park.
 
Depuis, de nouvelles révélations sur l’ingérence de Choi dans les affaires de l’Etat se succèdent, et le 31 octobre, la prévenue est convoquée devant le Parquet. Entre temps, la cote de popularité de Park poursuit sa chute libre. Le 4 novembre, elle adresse son 2e discours à la nation et déclare qu’elle allait accepter les investigations du ministère public et la nomination d’un procureur indépendant.
 
Le 20 novembre, le Parquet publie le résultat provisoire de ses enquêtes en désignant, de facto, la chef de l’Etat, comme complice de Choi Soon-sil. Mais la locataire de la Maison bleue rejette en bloc ces chefs d’accusation et refuse d’être auditionnée contrairement à sa promesse. L’opposition et les non-fidèles de Park conviennent alors d’entamer la procédure d’impeachment. Face à cette offensive, Park Geun-hye prononce un 3e discours en s’engageant à suivre la décision du Parlement, si ce dernier arrive à trouver des moyens de réduire son mandat en vertu de la loi.
 
Mais cette stratégie a fini par faire exploser l’indignation du peuple. Ainsi, samedi dernier, plus de 2,3 millions de personnes, le plus grand nombre de manifestants de l’Histoire de Corée, ont participé au 6e rassemblement civique en demandant le départ immédiat et la destitution de Park. Enfin, cet après-midi, l’Assemblée nationale vote la motion de destitution de la présidente de la République, pour la deuxième fois depuis l’adoption de la Constitution.