Un mois et demi après qu’elle a été déchue de ses pouvoirs par le Parlement pour son rôle dans l’affaire Choi Soon-sil, la présidente Park Geun-hye a accordé hier dans sa résidence officielle une interview à une émission TV en podcast, animée par Jeong Kyu-jae, le rédacteur en chef du quotidien Korea Economic Daily.
Au cours de cet entretien qui a duré environ une heure, elle a d’abord livré ses états d’âme avant d’entrer dans le vif du sujet sur le Choi Gate, qui avait conduit à sa destitution parlementaire. Elle a alors déclaré ne pas s’empêcher de croire que celui-ci aurait été « planifié » de longue date. Une myriade de mensonges collectifs, de malentendus et d’histoires inventées qui ne cesse de circuler pourrait en témoigner, selon elle.
La chef de l’Etat a également rejeté catégoriquement l’allégation, selon laquelle elle et sa confidente occulte tiennent les mêmes cordons de la bourse, en dénonçant une invention sans fondement. Elle a aussi coupé court à la rumeur qui dit que Jeong Yu-ra n’est pas la fille de Choi, mais la sienne.
La locataire de la Maison bleue en a profité pour souhaiter en même temps que le procès en destitution contre elle se déroule de façon impartiale à la Cour constitutionnelle. Et d’ajouter qu’elle acceptera la demande de l’audition de l’équipe du procureur indépendant, chargée des enquêtes sur le scandale. Elle a cependant affirmé ne pas envisager de se présenter à l’audience de la Cour.
La réaction de certains partis politiques ne s’est pas fait attendre. Selon le Minjoo, la première force de l’opposition, son entretien est illicite sur la forme et gonflé sur le fond. Quant au Bareun, la nouvelle formation conservatrice officiellement lancée mardi par les frondeurs du Saenuri, le parti de Park, il a dénoncé une défense honteuse et gênante.