Park Geun-hye a été arrêtée et placée en détention provisoire tôt ce matin dans le cadre d'un retentissant scandale de corruption qui a entraîné sa destitution le 10 mars dernier. Park est le 3e ex-président sud-coréen à être incarcéré après Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo respectivement en 1995.
La Cour du district central de Séoul a en effet délivré à 3h du matin un mandat d'arrêt à son encontre pour corruption et abus de pouvoir, après une audience marathon débutée hier qui a duré pendant près de 8 heures et 20 minutes, un record. C'était suite à la requête formulée par le Parquet lundi dernier. Selon le tribunal, les accusations clés sont étayées et il y a risque de destruction de preuves étant donné que la prévenue nie en bloc tous les faits qui lui sont reprochés.
Au total, 13 chefs d'accusation pèsent sur l'ancienne chef de l’Etat. D'abord, elle est soupçonnée d'avoir reçu un pot-de-vin de 29,8 milliards de wons (24,9 millions d'euros) de la part de Samsung en complicité avec Choi Soon-sil, sa confidente intime de 40 ans. En contrepartie, Park aurait aidé le vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-yong, à succéder à son père à la tête du groupe. Elle aurait également contraint une cinquantaine de grandes entreprises à verser au total 74,4 milliards de wons (62,2 millions d'euros) à deux fondations controversées, M-IR et K-Sports. Enfin, elle aurait transmis à son amie des documents confidentiels de l’Etat et fait dresser une liste noire d’artistes critiques envers le gouvernement.
Le Parquet a conduit à 4h45 la présidente déchue dans un centre de détention de Séoul et a désormais 20 jours pour la traduire devant la justice. Il envisage de le faire avant le 17 avril, la date du lancement officiel de la campagne de la présidentielle anticipée prévue le 9 mai, afin de minimiser l'impact de ses enquêtes sur le scrutin.
Selon les observateurs, les procureurs devraient de nouveau auditionner l’ex-locataire de la Maison bleue, vraisemblablement, au cours de la semaine prochaine.