Il y a du nouveau dans l’interminable polémique sur le déploiement en Corée du Sud du système américain de défense antimissile à haute altitude (THAAD). On savait déjà que deux de ses six lanceurs mobiles avaient été installés le 26 avril dernier, à Seongju, son site d’accueil situé dans le sud-est du pays.
Mais on ne savait pas que les quatre autres l’avaient été eux aussi dans le pays, mais en secret, avant la prise de fonctions du nouveau président Moon Jae-in. Moon qui avait mis en question le processus de décision de recevoir le bouclier, prise par sa prédécesseur destituée Park Geun-hye.
Il a donc très fortement réagi à leur déploiement non-signalé. Il s’est même dit « choqué ». Du coup, le chef de l’Etat a ordonné hier d’ouvrir une enquête sur la raison pour laquelle ils ont été mis en place sans que lui et la population n'en aient été informés ainsi que sur ses décideurs. Après son investiture, le ministre de la Défense Han Min-koo, nommé par Park Geun-hye, ne semble pas avoir briefé la nouvelle administration sur un tel déploiement.
A ce propos, la Cheongwadae doute de son intention. Aujourd’hui, Yoon Young-chan, le premier secrétaire à la communication de Moon a annoncé que Han et son ministère n’en avaient pas fait part délibérément et que cela avait été dévoilé par de hauts responsables de son ministère, interrogés hier par la présidence.
L’enquête sera dirigée par le premier secrétaire aux affaires civiles et le conseiller à la sécurité de la Maison bleue. Elle sera menée aussi sur le soupçon, selon lequel le ministère aurait tenté de contourner l’évaluation environnementale sur le site d’accueil.