Le bras de fer entre le pouvoir et l’opposition se poursuit sur la révision de la Constitution en vigueur depuis 1987.
Vous vous en souvenez peut-être. Le président de la République a soumis le 26 mars son projet à l’approbation parlementaire. Un projet largement contesté par l’opposition, plus particulièrement par le Parti Liberté Corée, sa première force. Du coup, celle-ci a préparé une contre-proposition qu'elle a dévoilée aujourd’hui.
Sans surprise, la principale pomme de discorde qui ressort des deux textes concerne la réorganisation du pouvoir. Le projet présidentiel et le Minjoo, le parti de Moon Jae-in, précisent qu’après l’amendement de la loi fondamentale, un président exercera deux mandats consécutifs de quatre ans en cas de réélection, contre un mandat unique de cinq ans actuellement, et qu’il désignera lui-même son Premier ministre, comme c’est le cas actuellement.
En revanche, le PLC revendique un partage du pouvoir exécutif entre le président et son Premier ministre, ce dernier étant responsable de sa politique devant l'Assemblée nationale. Un système proche du régime parlementaire. Il cherche ainsi à limiter drastiquement les pouvoirs du président et à renforcer ceux de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre serait élu ou nommé par le Parlement et, sur proposition du chef du gouvernement, le président aurait le droit de dissoudre l’Assemblée.
Le Minjoo ne semble pas prêt à l’accepter. Or, le PLC dispose de suffisamment de sièges pour empêcher d’adopter le projet présidentiel au Parlement. Les négociations s’annoncent donc longues et laborieuses.