Le Parquet central de Séoul a décidé d’entendre l’ex-chef de la Cour suprême Yang Sung-tae le 11 janvier prochain, concernant un large scandale d’abus de pouvoir judiciaire. L’ancien président sera convoqué en vue de sa mise en examen, et non pas en tant que témoin assisté. Ce sera une première dans l’histoire de la justice sud-coréenne. Avec cette convocation, l’investigation sur cette affaire entrera dans sa dernière phase.
Le Parquet devrait interroger Yang sur sa collusion avec le pouvoir exécutif durant le mandat de l’ancienne présidente Park Geun-hye. D’abord, il est soupçonné d’avoir incité ses juges à rendre des verdicts favorables au gouvernement de l’époque, par l’intermédiaire de l’Administration judiciaire nationale (NCA), et cela dans le but d’obtenir en échange l’aval de la Cheongwadae pour créer un nouveau tribunal de dernière instance. Il aurait notamment ordonné de faire retarder les procès intentés contre des entreprises japonaises par d’anciens travailleurs sud-coréens enrôlés de force durant la Seconde guerre mondiale. Il lui est reproché d’être entré en contact en personne avec un avocat du plus important cabinet d’avocats du pays, Kim & Chang, qui défendait les sociétés nipponnes.
L’ancien président de la Cour suprême est également suspecté d’avoir inscrit sur liste noire des juges critiques envers la NCA ou certains procès judiciaires entre 2014 et 2017. Il est aussi tenu responsable de la fuite de certaines informations internes très sensibles de la Cour constitutionnelle.
Le Parquet est convaincu que le scandale a été orchestré sous la houlette de Yang Sung-tae. D’autant plus que deux anciens juges de la Cour suprême, Park Byong-dae et Ko Young-han, déjà auditionnés par le tribunal de Séoul sur fond de ce scandale, l’ont laissé entendre. D’ailleurs, le Parquet disposerait de nouveaux éléments tangibles contre l’ancien patron de la Cour suprême.