Le Minjoo, le parti au pouvoir, s'est montré embarrassé suite au verdict de première instance d'un tribunal contre l'un des plus proches du président Moon Jae-in. En effet, hier, le gouverneur de la province de Gyeongsang du Sud, Kim Kyoung-soo, a écopé de deux ans d'emprisonnement ferme pour « entrave au travail professionnel » et de dix mois avec sursis pour violation de la loi sur l’élection dans la fonction publique.
Lors d'un conseil des représentants suprêmes convoqué d'urgence ce matin, le parti présidentiel a martelé qu'il s'agissait d'« une sentence de représailles » contre la mise en détention provisoire de l'ancien président de la Cour suprême Yang Seung-tae dans le sillage d'un scandale d'abus de pouvoir judiciaire. Il a aussi critiqué point par point le verdict de la justice qui a reconnu coupable un blogueur influent du nom de Kim Dong-won, mieux connu sous le pseudonyme « Druking ». Ce dernier a été condamné à 42 mois de prison ferme pour avoir artificiellement augmenté le nombre de réactions favorables à des articles en ligne au profit de Moon Jae-in en amont de la présidentielle de 2017. Dans ces circonstances, il a dénoncé une condamnation plus lourde que la normale contre Kim Kyoung-soo, soupçonné d'être impliqué dans l'affaire Druking.
Pour le Minjoo, le principal juge du procès, Seong Chang-ho, était le secrétaire de Yang et a repoussé le jour du verdict de Kim conformément à l'examen du mandat d'arrêt de son ancien patron. Il s'est ainsi engagé à accélérer le processus de destitution des juges.
Dans le camp d'en face, le Parti Liberté-Corée (PLC) a salué le jugement contre Kim Kyoung-soo et l’a appelé à quitter ses fonctions volontairement. D'autres petites formations, le Bareun-Avenir et le Parti pour la démocratie et la paix, ont estimé qu'il s'agit d'un jugement sévère de la justice contre des hommes politiques « à la dérive ». De son côté, le Parti de la Justice est resté sur la réserve en préférant attendre le dernier verdict de la Cour suprême.