A l’Assemblée nationale, le Parti Liberté Corée (PLC), la première force d’opposition, a décidé d’orchestrer une opération de débat illimité, plus connu sous le terme anglais de « filibuster », sur 200 dossiers à délibérer, et cela tout au long de la séance plénière. Celle-ci a débuté aujourd’hui et se terminera le 10 décembre prochain.
Alors que les députés allaient voter un lot de trois projets de lois sur l’école maternelle, visant notamment à renforcer la transparence de la comptabilité des établissements privés et la sécurité routière pour les enfants, le PLC a choisi de camper sur sa position et de s’y opposer.
En effet, s’il souhaitait initialement avancer une contre-proposition de loi consistant à verser aux établissements privés une allocation de location des lieux, un revirement de situation a eu lieu peu avant le début de la séance.
La formation conservatrice a opté pour une obstruction parlementaire sous la forme d’un débat illimité. C’est Joo Ho-young, député du PLC qui en est à son quatrième mandat parlementaire, qui ouvrira la valse sur l’estrade afin d’entamer cette tactique dilatoire.
Autrement dit, le Parlement a peu de chances de pouvoir voter les textes. Mais l’impact de cette opération ne devrait s’arrêter pas là. Celle-ci risque effectivement de mettre en péril d’autres projets de loi tels que celui sur le budget 2020 que le gouvernement souhaite faire adopter avant le 2 décembre prochain. Sans oublier ceux qui font l’objet du « fast track », ou le processus accéléré, comme l’amendement de la loi électorale et la création d’une agence indépendante chargée d’enquêter sur les crimes impliquant de hauts fonctionnaires.
Le Minjoo, le parti présidentiel, et le Bareun-Avenir, la deuxième force de l’opposition, s’efforcent de trouver des stratégies pour faire face à la tactique du PLC.
Selon la loi relative à l’Assemblée nationale, il est possible de mettre un terme à ce type de blocage via une motion émise par plus d’un tiers des députés inscrits ainsi que le consentement de trois cinquièmes des participants.