Le président de l’Assemblée nationale sud-coréenne franchira une nouvelle étape dans la concrétisation de son initiative visant à régler les contentieux historiques opposant la Corée du Sud au Japon.
Pour rappel, Moon Hee-sang a proposé une formule baptisée « 1+1+α », consistant à créer la « Fondation pour la mémoire, la réconciliation et l’avenir ». Celle-ci sera chargée d’indemniser les victimes et les familles de victimes de travail forcé par le colonisateur japonais, via un fonds provenant d’entreprises et de dons de particuliers des deux pays. L’occupant du perchoir déposera la semaine prochaine un tel projet de loi à l’Assemblée nationale .
Le texte prévoit que le nouveau fonds n’inclura pas les 6 milliards de wons, soit environ 4,54 millions d'euros, versés par Tokyo dans le cadre de la création de la « Fondation pour la réconciliation et la guérison ». Une organisation créée en 2015 sous l’administration de l’ancienne présidente Park Geun-hye, et finalement dissoute après l’arrivée au pouvoir de Moon Jae-in. Suite à un accord passé entre les deux voisins, son rôle était de venir en aide aux anciennes victimes d’esclavage sexuel de la part de l’armée nippone lors de la Seconde guerre mondiale.
Ainsi, le patron du Parlement espère bien que son initiative permettra aux chefs des deux pays de réaffirmer la « déclaration conjointe entre Kim Dae-jung et Keizo Obuchi » de 1998, prônant l'amélioration des relations bilatérales, et cela à l’occasion de leur sommet prévu le 24 décembre prochain.
Toujours d’après Moon, ce serait la solution la plus réaliste pour dédommager les victimes dont la plupart sont nonagénaires. Mais elle risque d’être bancale si les victimes persistent dans leurs batailles judiciaires en réclamant des excuses officielles du Japon. Certaines associations civiles militant pour ces victimes ont d’ailleurs déjà haussé le ton. Quant au cabinet du président parlementaire, il a affiché l’intention de collecter davantage d’opinions publiques sur ce dossier.