Sur fond de vive opposition du parti conservateur, le Parlement a adopté, cet après-midi, en session plénière, le projet de loi sur la réforme électorale, sur lequel s’est mis d’accord le corps consultatif dit « 4+1 », composé du Minjoo, le parti au pouvoir, et de quatre autres formations minoritaires de l’opposition. 156 députés se sont prononcés pour, 10 contre et 1 s’est abstenu.
Dans le détail, la réforme électorale maintient le nombre actuel de sièges au Parlement, à savoir 253 députés élus au scrutin majoritaire et 47 élus à la proportionnelle. Nouveauté : l’intégralité des sièges à pourvoir sera répartie selon le nombre des voix obtenues par les candidats dans leur circonscription et à la proportionnelle. Également, l’âge minimal de droit au vote est réduit de 19 à 18 ans à partir de 2020.
Jusqu’à mercredi soir à minuit, des députés se sont relayés à l’estrade pour orchestrer une obstruction parlementaire sous forme d’un débat illimité, ou « filibuster » en anglais. Ce matin, le chef du groupe du Minjoo à l’Assemblée nationale a affiché sa ferme volonté de faire voter le nouveau texte afin de répondre aux attentes des sud-Coréens. Il a souligné qu’il n’était plus possible de le remettre à plus tard.
Toujours selon Lee In-young, les « 4+1 » ont tenté de mener des concertations avec le Parti Liberté Corée (PLC), la première force de l’opposition. Cependant, celui-ci a exprimé, qu’en cas d’adoption de cette réforme, il ruserait en créant un « nouveau parti satellitaire » aux couleurs de son parti, qu’il incorporera aussitôt après les prochaines législatives, le 15 avril 2020.
D’après le PLC, un consensus entre la majorité et l’opposition est nécessaire, ne serait-ce que pour l’amendement de la loi électorale, qui constitue « les règles du jeu ». Les députés conservateurs ont demandé au camp adverse de retirer le projet et affiché leur intention de saisir la Cour constitutionnelle, en cas de vote.
Après l’adoption de cette disposition controversée, le projet de loi sur la création de l’agence chargée d’enquêter sur la corruption de hauts fonctionnaires et la réforme du Parquet devraient également passer au vote. Si le PLC prévoit déjà un nouveau filibuster sur ce projet de loi, le Minjoo, de son côté, envisage de mettre un terme à la session extraordinaire en cours d’ici demain, pour en ouvrir une nouvelle, lundi prochain, dans le but de le soumettre au vote.