Hier, pour le dernier jour des séances de questions-réponses de l'Assemblée nationale au gouvernement, la dernière session a largement été entachée par la polémique liée à la ministre de la Justice, ressemblant à s'y méprendre, à une véritable commission d'enquête contre Choo Mi-ae.
Le Parti du Pouvoir du Peuple (PPP) s'est obstiné à interroger la garde des Sceaux sur d’éventuelles irrégularités quant au prolongement d’une permission dont son fils, dénommé Suh, a bénéficié lors de son service militaire en 2017. Pour ce principal parti de l’opposition, la ministre et son mari auraient téléphoné à l’armée pour demander une faveur, selon un compte rendu de l’entretien entre Suh et son supérieur. Choo a démenti catégoriquement un tel soupçon.
Le PPP a demandé à la ministre si elle avait discuté avec son conseiller de l’époque, impliqué dans cette affaire de favoritisme, et si elle n’avait pas l’intention de punir le procureur chargé de ce dossier, resté au point mort pendant huit mois. En retour, la ministre a réaffirmé qu’elle préférait attendre les résultats de l’enquête judiciaire en cours, afin d'éviter toute accusation d’ingérence.
Mais le camp conservateur n'a pas manqué de soulever un autre problème. Il a accusé Choo Mi-ae d’avoir dépensé des fonds de son parti politique dans un restaurant tenu par sa propre fille en organisant, en 2014, une réunion-repas avec des journalistes, alors qu’elle était une simple députée à l’époque. La ministre a nié en bloc tout aspect illégal.
De son côté, le Minjoo, le parti au pouvoir, a appelé son rival à se focaliser sur les dossiers d’actualité, directement liés à la vie de la population, conformément à l’esprit des séances d’interpellation de l’exécutif. Du coup, il a appelé le gouvernement à réagir farouchement contre les rassemblements prévus sur la place de Gwanghwamun, en plein cœur de Séoul, par des associations ultra-conservatrices, le 3 octobre prochain, un jour férié dédié à la fondation de la Corée. Cela d’autant plus que le nombre des nouveaux cas confirmés au COVID-19 a connu, hier, une légère hausse de 145 patients.
Sur l’estrade, le Premier ministre Chung Sye-kyun a précisé que les autorités ont enregistré 300 ou 400 demandes d’autorisation en vue d’une réunion publique à cette date. Selon lui, le gouvernement demandera de rendre des comptes à tous ceux qui empêchent la lutte contre l’épidémie, et il sera prêt à faire payer les indemnités à ceux qui auront favorisé la propagation du nouveau coronavirus.