Les forces américaines déployées en Corée du Sud ont fait entrer, à trois reprises entre 2017 et 2019, des substances biochimiques dans le pays, après l’introduction du bacille du charbon dans la péninsule en 2015. C’est ce qu’on a apprend dans un document déposé, dans le cadre de l’audit parlementaire, à la commission des affaires étrangères et de la réunification, par une association civile réclamant le démantèlement du laboratoire de microbes de l’armée américaine, situé au port de Busan.
Selon le texte, les GIs basés dans le pays du Matin clair ont introduit, le 9 novembre 2017, le 15 octobre 2018 et le 9 janvier 2019, des échantillons de trois substances, dont l’anatoxine botulinique et l’anatoxine de staphylocoque. L’association soupçonne que ces matières, destinées à des tests d'armes biologiques, soient susceptibles d’être activées, vu un passage intitulé « live agent test » du projet Jupiter, qui fait partie du plan bactériologique de l'armée US.
De son côté, la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha, a expliqué qu’il s’agissait simplement d'anatoxines, c’est-à-dire des substances ne contenant pas d'éléments toxiques couramment utilisés dans les secteurs médical et industriel. En vertu de l’accord sur le statut des forces américaines en Corée du Sud (Sofa), ces dernières ne sont pas obligées d’informer Séoul de l’introduction de ces produits.
La cheffe de la Diplomatie a par ailleurs fait savoir que les responsables du pays de l'Oncle Sam installés en Corée du Sud avaient déclaré, l’année dernière, qu'ils ne feraient plus entrer les substances incriminées, afin de ne plus inquiéter la population locale.