C’est un nouveau round qui s’annonce. Mercredi soir, le président de la République a entériné la décision du Comité de discipline du ministère de la Justice qui a suspendu le procureur général Yoon Seok-youl de ses fonctions pour deux mois. L’intéressé a aussitôt lancé une bataille judiciaire.

Tout d’abord, le chef du ministère public a déposé au tribunal administratif une demande d’annulation de la sanction disciplinaire à son égard. Selon lui, sa suspension irait à l’encontre de la Constitution et nuirait à l’Etat de droit.

Avant que la sanction ne tombe, Yoon Seok-youl insistait sur le caractère infondé des motifs évoqués par le comité de discipline. Pour lui, il n’a pas commis certains actes incriminés, et il a entrepris les autres en parfaite légalité dans l’exercice de ses fonctions. Le procureur général a pointé du doigt le côté illégal de la procédure du comité en question, qu’il accuse d’avoir bafoué son droit à la défense en refusant de lui accorder le temps nécessaire pour examiner de nouveaux éléments.

Comme le tribunal administratif ne pourra rendre sa décision d’ici deux mois, Yoon a formulé également une demande d’injonction visant à suspendre l’exécution de la sanction de sorte qu’il puisse revenir immédiatement à son poste.

Le camp de Yoon met en avant le fait qu’un vide de deux mois causerait des préjudices irréversibles non seulement au premier intéressé mais aussi au Parquet, d’autant plus que l’enquête est en cours pour plusieurs dossiers très sensibles et que leur issue pourrait changer en l’absence du procureur général.

En face, le ministère de la Justice devrait s’opposer au retour immédiat de Yoon d’autant plus qu’il a commis des fautes graves méritant même une révocation et pouvant mettre en péril l’intérêt public.