Le taux de reconnaissance du statut de réfugié est tombé, l’an dernier en Corée du Sud, en dessous du seuil de 1 % pour la première fois depuis l’élaboration des statistiques en 1994.
D’après les données publiées aujourd’hui par le ministère de la Justice, ce chiffre a atteint 0,8 % entre janvier et octobre 2020, ce qui représente un recul de 0,7 point sur un an et un quart de la moyenne cumulée de 3,2 % jusqu’à présent. Le taux de protection, c’est-à-dire la somme des taux de reconnaissance et d’autorisation de séjour humanitaire, a atteint lui aussi son plus bas niveau avec 3,3 %.
Dans le détail, un total de 44 et 140 demandeurs ont obtenu, respectivement, le statut de réfugié et l’autorisation de séjour humanitaire sur les dix premiers mois de l’année dernière, soit une baisse annuelle de 16 %, tandis que 5 462 autres ont vu leur demande rejetée pendant la même période.
De l’avis des experts, ce phénomène s’expliquerait notamment par le durcissement des critères d’examen des demandes suite à l’arrivée massive de réfugiés yéménites sur l’île de Jeju en 2018 et la crise du COVID-19. En effet, d’après le président de la Fondation du service d’immigration de Corée (KISP), Kim Do-kyun, de nombreux étrangers qui ont perdu leur travail auraient eu recours, l’an dernier, au système d’examen du statut de réfugié pour prolonger leur séjour en Corée du Sud en attendant de se faire réembaucher, alors que le retour dans leur pays d’origine et la perspective d’y trouver un emploi ont été compliqués par la pandémie.