Le président de la République a tenu, ce matin, sa conférence de presse du Nouvel an depuis la Cheongwadae. Il s'agissait de la première à se dérouler à la fois en ligne et hors ligne.
Tout d'abord, sur la Corée du Nord, Moon Jae-in s’est dit certain que Kim Jong-un est favorable à la paix, à la reprise du dialogue ainsi qu’à la dénucléarisation de la péninsule. Le leader nord-coréen demanderait en contrepartie aux Etats-Unis d’offrir des garanties sur la sécurité de son régime et de normaliser ses relations avec Washington. Selon le locataire de la Maison bleue, la nouvelle administration Biden ne reléguera pas le dossier nord-coréen au second plan, même s’il faudra patienter encore jusqu’au lancement des démarches diplomatiques américaines sur fond du COVID-19.
A propos de la visite du président chinois Xi Jinping en Corée du Sud, le chef de l’Etat s’est engagé à déployer ses efforts afin d’accueillir son homologue chinois dès que la situation liée à la pandémie sera stabilisée. Il a également mis en avant la nécessité d’intensifier la coopération avec les pays d’Asie du Nord-est, au-delà de l’empire du Milieu qui est le premier partenaire commercial de Séoul, afin de répondre collectivement aux enjeux régionaux comme la lutte contre le coronavirus et les épizooties.
En ce qui concerne les relations avec le Japon, Moon a souligné l’importance de se tourner vers l’avenir même si les deux pays ne sont pas parvenus à tourner la page de leurs différends. Il a exprimé sa volonté de poursuivre les discussions avec Tokyo afin de trouver une solution qui satisfasse les anciennes femmes de réconfort tout en se basant sur l'accord conclu en 2015 entre les administrations Park et Abe.
Le numéro un sud-coréen n'a pas manqué d'évoquer les enjeux de politique intérieure. En reconnaissant avoir échoué à stabiliser le marché immobilier, il a promis de présenter de nouveaux dispositifs destinés à multiplier l’offre de logements.
Sur un éventuel pardon accordé à ses prédécesseurs Park Geun-hye et Lee Myung-bak, Moon Jae-in a affirmé qu’il était prématuré de se prononcer sur une éventuelle grâce présidentielle. Il a toutefois qualifié leur emprisonnement de « situation malheureuse » pour la nation.
Enfin, à ceux qui lui reprochent de ne pas s'exprimer face à l’escalade des tensions entre sa ministre de la Justice Choo Mi-ae et le procureur général Yoon Seok-youl, il a expliqué que ce conflit prouvait au contraire la bonne santé de la démocratie du pays du Matin clair.