Un groupe de 161 députés a déposé hier au Parlement une motion de destitution à l’encontre d’un juge haut placé de la Cour d’appel de Busan. Ces élus ont accusé le magistrat Lim Seong-geun d’être intervenu dans plusieurs procès qui se sont déroulés sous l’administration de Park Geun-hye, la prédécesseure de Moon Jae-in.
Parmi ces procès, il y a celui d’un ancien correspondant à Séoul du quotidien japonais Sankei Shimbun, inculpé en octobre 2014, puis acquitté l’année suivante, de diffamation envers l’ancienne chef de l’Etat destituée. Il lui était reproché d’avoir publié un article selon lequel Park s’était absentée de ses fonctions pendant les sept premières heures suivant le naufrage du ferry Sewol, le 16 avril 2014, pour honorer un rendez-vous non officiel. A l’époque, Lim occupait un poste à la puissante cour du district central de Séoul.
Le texte, initié par l’ancien juge devenu député du Minjoo au pouvoir Lee Tah-ney, a été signé par 149 élus de son parti, sur un total de 174. Il pourra être voté jeudi, sauf exception, le quorum nécessaire étant déjà atteint.
L’opposition ne reste pas les bras croisés. Le Parti du Pouvoir du Peuple (PPP), sa première force, cherche à allumer des contre-feux. Il vise l’actuel président de la Cour suprême, Kim Myeong-su. Le chef de son groupe parlementaire soupçonne celui-ci de porter atteinte à l’indépendance et à la neutralité politiques du pouvoir judiciaire pour le compte de l’actuel exécutif. Joo Ho-young a précisé qu’il recueillait, depuis plusieurs mois, des données en vue de le destituer. Il n’a cependant pas été encore décidé de proposer ou non une motion en ce sens.