C’est une première depuis la création de la Constitution sud-coréenne. L’Assemblée nationale a adopté, cet après-midi, la motion de destitution contre un juge en exercice, déposée en début de semaine par 161 députés pro-gouvernement. Il s’agit de Lim Seong-geun, un juge haut placé de la Cour d’appel de Busan, accusé par le parti au pouvoir d’être intervenu dans plusieurs procès qui se sont déroulés sous l’administration de Park Geun-hye, la prédécesseure destituée de Moon Jae-in.
Parmi 288 députés présents à la séance plénière, 179 ont voté pour et 102 contre le texte. Trois se sont abstenus et quatre votes ont été déclarés invalides.
La motion sera immédiatement soumise à l’examen de la Cour constitutionnelle, qui doit se prononcer sur la validité de cette décision. Si elle la confirme, la personne destituée ne peut pas occuper de fonction publique pendant cinq ans à compter de la date où le verdict est rendu.
Pour rappel, Lim a été traduit devant la Justice pour avoir exercé des pressions visant à modifier le texte du verdict du procès engagé pour diffamation contre un journaliste du quotidien nippon Sankei Shimbun. Celui-ci avait levé des soupçons sur l’emploi du temps de Park Geun-hye au cours des sept heures qui ont suivi le naufrage du ferry Sewol, en avril 2014.
L’an dernier, le tribunal a acquitté le juge d’abus de pouvoir tout en reconnaissant que l’acte incriminé constituait bel et bien une violation de la Constitution.