La Corée du Sud devrait garder le cap de sa politique budgétaire expansionniste, au moins jusqu’à l’an prochain. C’est ce qu’a déclaré hier le président de la République lors d’une réunion sur la stratégie des finances de l’Etat. Ce rendez-vous a pour objectif de déterminer les orientations de la politique des finances publiques pour le second semestre 2021 et le cadre du projet budgétaire 2022.
Moon Jae-in a réagi à certaines inquiétudes sur la détérioration de la solidité financière du pays suite à la hausse de la dette publique sur fond de crise du COVID-19. Selon lui, la Corée du Sud montre les signes d'une reprise économique plus rapide que les principaux pays avancés, après avoir déployé toutes ses capacités budgétaires « comme en temps de guerre » en 2020 et au premier semestre de cette année. Mais comme le chemin n’est parcouru qu’à moitié, il faudra maintenir la politique expansionniste.
Le chef de l’Etat a fait remarquer la situation très contrastée selon les secteurs, et la bipolarisation du marché de l’emploi. Et d’ajouter que son pays bénéficie d'une solidarité financière relativement plus forte que d’autres nations.
En Corée du Sud, la dette publique a dépassé 40 % du PIB l’an dernier, en raison notamment des rallonges budgétaires adoptées dans la lutte contre la pandémie. C’est la première fois de son histoire qu’elle franchit ce seuil. Cette année, ce taux risque de grimper jusqu’à 48,2 %.
Le président Moon a demandé aussi à son gouvernement d’anticiper le retour à la normale. Selon lui, il faut prévoir une stratégie de sortie pour les projets provisoirement mis en place dans le but de surmonter la crise sanitaire et économique.
En réponse, le ministre des Finances Hong Nam-ki, qui est également vice-Premier ministre à l’économie, s’est engagé à établir les orientations de la gestion budgétaire de sorte à assumer un rôle actif dans la relance économique, tout en assurant la durabilité des finances publiques à moyen et long terme.