L’Assemblée nationale a convoqué d’urgence hier sa commission permanente de la législation et des affaires juridiques. Avec à l’ordre du jour une nouvelle allégation selon laquelle Yoon Seok-youl a incité le Parti du Futur Unifié, la première force de l’opposition rebaptisée Parti du Pouvoir du Peuple (PPP), à porter plainte contre plusieurs personnalités proches de l’administration de Moon Jae-in lorsqu’il était encore au poste de procureur général, avant les législatives du 15 avril 2020.
Cet ancien patron du Parquet a quitté ses fonctions après un bras de fer avec le gouvernement de Moon, qui l’avait pourtant nommé. Il est maintenant l’un des candidats du PPP à la présidentielle de mars prochain et les sud-Coréens le placent en tête de leurs intentions de vote parmi les prétendants de l’opposition.
Les débats d’hier ont donc été houleux. Le Minjoo, le parti au pouvoir, et le PPP se sont violemment affrontés. Le premier a réclamé l’éclaircissement du soupçon et le second a dénoncé une attaque politicienne.
Le ministre de la Justice, qui s’est présenté devant la commission, a affirmé qu’il s’agissait d’une affaire susceptible de porter atteinte à la neutralité politique et à l’honneur du Parquet. Park Beom-kye a d’emblée estimé qu’une enquête rapide serait nécessaire pour faire la lumière.
Pendant ce temps, le Parquet général poursuit ses investigations. Et l’affaire pourra même être traduite devant l’Agence chargée des enquêtes sur les affaires de corruption et les crimes de hauts fonctionnaires (CIO), puisqu’un groupe civique vient de déposer sa plainte auprès de cette institution contre Yoon et trois de ses proches, qui y seraient impliqués. Cela dit, tous les intéressés ont nié en bloc les soupçons pesant sur eux.