Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Chung Eui-yong s’est entretenu, hier, par téléphone avec son homologue iranien Hossein Amir Abdollahian qui a pris ses fonctions le 25 août dernier. Ils ont discuté notamment de la question des fonds de Téhéran bloqués à Séoul.

Pour rappel, l’Iran voudrait récupérer ses fonds reçus pour les ventes de son pétrole, puis gardés dans des banques sud-coréennes, en vue de régler ses importations produits « made in Korea », mais qui ont été gelés en raison des sanctions imposées par les Etats-Unis à son encontre.

Selon le ministère sud-coréen, le chef de la diplomatie iranien a demandé à Séoul de redoubler d’efforts afin de résoudre ce dossier. En réponse, Chung Eui-yong a souligné que Séoul a fait de son mieux en aidant Téhéran à utiliser ces fonds pour payer sa contribution à l’Onu et régler les factures liées aux échanges humanitaires, et qu’il continuerait à déployer de tels efforts.

Amir Abdollahian a fait savoir que l’Iran était confronté à de grandes difficultés humanitaires dans l’approvisionnement en vaccins et en médicaments, sur fond de crise sanitaire du COVID-19. Le ministre sud-coréen lui a répliqué qu’il chercherait activement des mesures de coopération et de soutien.

Par ailleurs, Chung Eui-yong a exprimé le soutien sud-coréen pour que l’Iran puisse rétablir le « Plan d’action global commun (JCPoA) » signé en 2015, appelé couramment « l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ».

En même temps, les deux hommes sont convenus de faire avancer davantage les relations de coopération bilatérale, d’autant plus que les deux pays célébreront le 60e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques l’année prochaine.

Dans ce contexte, le guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a ordonné officiellement l’interdiction d’importer les produits électroménagers sud-coréens en Iran afin de protéger les fabricants de son propre pays.

C’est ce qu’a rapporté, jeudi, la presse nationale sur place. Cette nouvelle est tombée alors que la rumeur disait que les fonds gelés de Téhéran à Séoul pourraient être exploités pour importer des produits « made-in-Korea » du secteur en question.

Selon les médias locaux, l'ayatollah Ali Khamenei a envoyé une lettre en ce sens au cabinet présidentiel et au ministère de l’Industrie, des Energies et du Commerce extérieur. Il a le pouvoir décisionnel de toutes les politiques, l’Iran étant gouverné par un régime théocratique.

Dans cette missive, le guide suprême a souligné qu’il faudrait aborder sérieusement cette question parce que tous les fabricants domestiques risquaient de faire faillite au cas où l’Iran importait des produits électroménagers de deux entreprises sud-coréennes. Ces dernières n’ont pas été nommément désignées. Il s’agirait de Samsung Electronics et LG Electronics qui ont interrompu toutes leurs activités suite aux sanctions américaines contre l’Iran en août 2018.