Le Minjoo se retrouve dans la tourmente après la fin du marathon de sa primaire de six semaines en vue de la présidentielle de mars prochain. Les résultats ont été annoncés dimanche.
Le gouverneur de la province de Gyeonggi, Lee Jae-myung, a obtenu 50,29 % des suffrages cumulés, contre 39,14 % pour son rival et ancien Premier ministre Lee Nak-yon. Le premier a donc décroché de justesse l’investiture du parti au pouvoir pour la course à la Cheongwadae. Problème, l’équipe de campagne du second a annoncé ne pas pouvoir prendre acte des résultats et réclame un deuxième tour.
Selon ses arguments, les suffrages exprimés pour deux des six finalistes qui ont jeté l’éponge à mi-chemin doivent être pris en compte comme des voix valides. Dans ce cas-là, Lee Jae-myung n’aurait pas obtenu la majorité et, par conséquent, il faut organiser un second tour, comme l’indiquent les règles du parti.
La direction de la majorité présidentielle ne l’entend pas de cette oreille. Face à cette situation, un député proche du perdant est allé jusqu’à évoquer la possibilité que les sympathisants de ce dernier ne votent pas pour le gagnant à l’élection, et que celui-ci puisse même être emprisonné dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Daejangdong, du nom du quartier où un vaste projet de promotion immobilière avait été lancé lorsque Lee Jae-myung dirigeait la ville de Seongnam. Une affaire qui suscite une multitude de soupçons de corruption et de trafic d’influence.
Dans ce contexte, le candidat élu a tenu cet après-midi une conférence de presse d’urgence. Il a alors annoncé qu’il se présenterait devant les députés qui effectueront la semaine prochaine l’audit parlementaire sur les actions du Gyeonggi en qualité de gouverneur de cette province, et qu’après cela, il prendrait sa décision sur la date de départ de ses fonctions pour se consacrer entièrement à la campagne présidentielle.
Certes, les députés de l’opposition, en particulier ceux du Parti du Pouvoir du Peuple (PPP), sa première force, en profiteront pour l’attaquer avec véhémence, en le suspectant d’être lui aussi impliqué dans le scandale immobilier. Cela dit, Lee Jae-myung a affirmé que ce serait, à contrario, une bonne occasion de clarifier le contenu et la réalisation du projet.
Par ailleurs, le président de la République Moon Jae-in a pour la première fois ordonné aujourd’hui au Parquet et à la police de coopérer l’un avec l’autre pour mener des enquêtes rapides et exhaustives et faire la lumière sur l’affaire.