L’ex-président de la République Chun Doo-hwan est mort à l’âge de 90 ans. Il est décédé ce matin après une chute à son domicile séoulien vers 8h40.
Une chapelle ardente sera dressée vraisemblablement à l’hôpital de l’université Yonsei, près de chez lui. Il y a été régulièrement traité, cette année, après avoir été diagnostiqué de myélome multiple, un cancer touchant le sang.
Lors de sa comparution devant un tribunal de Gwangju en août dernier pour un procès, l’ex-dictateur, qui a dirigé la Corée du Sud d'une main de fer, de 1980 à 1988, semblait particulièrement affaibli et fatigué. Il a alors dû quitter la salle d’audience 25 minutes à peine après le début du procès.
Né en 1931 à Hapcheon, dans le sud-est du pays, l’ancien dirigeant avait intégré l’Académie militaire coréenne. Il a créé une organisation secrète, baptisée Hanahoe, qui réunissait les diplômés de cette école. En décembre 1979, deux mois après l’assassinat de son prédécesseur Park Chung-hee, Chun, alors à la tête du renseignement militaire, a mené un coup d’Etat, qui lui a permis de prendre le pouvoir.
Et en 1980, il a ordonné la violente répression des manifestants qui se sont élevés contre son régime militaire. D’où son surnom de « boucher de Gwangju », du nom de la ville du sud-ouest où le mouvement a éclaté.
Chun avait été condamné à mort en 1996, puis à perpétuité l’année suivante par la Cour suprême notamment pour trahison et corruption. L’ex-locataire de la Cheongwadae avait finalement été libéré à la suite d’une grâce présidentielle, à l’hiver 1997.
Son ami et successeur Roh Tae-woo, qui a lui aussi joué un rôle dans le putsch et dans la répression du soulèvement de Gwangju pour la démocratisation, est décédé le 26 octobre dernier. Des funérailles nationales lui avaient été organisées. En revanche, ce ne sera pas le cas pour Chun Doo-hwan, selon la Maison bleue et le gouvernement.