L’ex-dictateur Chun Doo-hwan, décédé aujourd’hui, est pour la première fois apparu en 1979 sur le devant de la scène politique.
Chef du renseignement militaire à l’époque, il avait été nommé à la tête de la commission d’enquête à la suite de l’assassinat du président Park Chung-hee, le 26 octobre 1979, par son propre chef des services secrets. Et le 12 décembre de la même année, il organisa un coup d’Etat. L’année suivante, il ordonna à ses troupes d’élite de réprimer par la force un soulèvement contre lui à Gwangju, une ville située dans le sud-ouest du pays. Un processus visant à prendre les rênes du pouvoir.
Lors de la cérémonie de son investiture, Chun avait déclaré ressentir la lourde responsabilité d’être président de la République à l’ère d’une importante transition nationale.
Pendant son mandat, il avait pris des mesures destinées à conquérir le cœur de ses concitoyens, avec notamment la suppression du couvre-feu. Sa présidence reste aussi marquée par une embellie économique grâce à ce qu’on appelle « trois bas » concernant le dollar américain, le pétrole et le taux d’intérêt.
Cela dit, il avait dirigé le pays d’une main de fer et refusé la demande de révision constitutionnelle de la population qui souhaitait élire le chef de l’Etat à un suffrage universel direct.
Chun avait finalement été reconnu coupable de trahison et de corruption en 1996 pour son rôle dans le putsch de 1979 et dans la répression des manifestants se battant à Gwangju en faveur de la démocratie. Il avait également été jugé pour la création d’une caisse noire. Condamnée à mort en première instance, puis à la perpétuité par la plus haute juridiction, il a pourtant bénéficié d’une grâce présidentielle, avant d’être finalement libéré en décembre 2017.
Son feuilleton judiciaire a recommencé en 2019. Il avait alors été accusé d’avoir atteint à l’honneur d’un père catholique dans ses « Mémoires » sur le mouvement de Gwangju. Un procès qui se poursuit toujours.