Le Japon a finalement déposé mardi la proposition d’inscription de son ancienne mine de Sado au patrimoine mondial de l’Unesco, ce malgré une vive protestation de la Corée du Sud. Pour y faire face, le gouvernement sud-coréen a créé une task force regroupant les représentants des ministères concernés et des experts.
Ce groupe de travail public-privé a tenu aujourd’hui sa première réunion. Y ont participé une dizaine de spécialistes des relations Séoul-Tokyo, du patrimoine mondial et de l’histoire du travail forcé imposé par le Japon colonialiste. Les membres ont discuté des mesures à prendre par étapes et selon les ministères.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Chung Eui-yong, a eu hier un entretien téléphonique durant une demi-heure avec son homologue japonais Yoshimasa Hayashi. Il lui a exprimé sa grande déception et a vivement protesté contre le déni du gouvernement nippon au sujet de l’histoire douloureuse du travail forcé, dont plus de 1 200 Coréens ont été victimes sur le site controversé.
Le chef de la diplomatie n’a pas manqué de demander à Tokyo d’honorer sa promesse faite lors de l'inscription de l’île Hashima sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 2015. A l’époque, l’exécutif japonais s’était engagé à exposer des informations historiques sur l'exploitation forcée des Coréens perpétrée sur l’ « île cuirassé » pendant la Seconde guerre mondiale. Hayashi n’a pas hésité à riposter. Selon lui, son pays ne saurait accepter « l’opinion individuelle » de Séoul.
Selon la Cheongwadae, la Corée du Sud va s’organiser pour bloquer l’initiative de l’Archipel en œuvrant sur tous les fronts, notamment en coopération active avec la communauté internationale.
L’Unesco rendra sa décision en juin 2023 au plus tôt.