Les candidats à la présidentielle de mars des quatre partis politiques représentés à l’Assemblée nationale se sont de nouveau affrontés lors d’un débat télévisé. L’économie a été au cœur de cette confrontation, organisée hier soir pour la première fois par la Commission électorale nationale (NEC).
Durant près de deux heures, les quatre postulants à la Cheongwadae ont présenté leurs divergences sur les mesures à prendre face à la crise économique due à l’épidémie de coronavirus et sur les programmes phares qu’ils proposent de mener en cas d’élection à la présidence de la République.
Les deux grands favoris des sondages, en l’occurrence Lee Jae-myung du Minjoo et Yoon Suk-yeol du Parti du pouvoir du peuple (PPP) étaient tous deux unanimes pour souligner la nécessité d’indemniser les pertes financières provoquées par le COVID-19.
Les deux hommes ont pourtant affiché leur dissentiment sur l’étendue de la compensation. Selon le premier, le montant accordé aux concernés est encore insuffisant par rapport aux autres pays développés. Il faut dédommager l’intégralité du manque à gagner. Le second a rétorqué que le maintien d’assainissement budgétaire était aussi nécessaire.
Lee et Yoon se sont aussi accordés à insister sur l’importance de la croissance. Cela dit, l’ancien gouverneur de la province de Gyeonggi s’est porté en grand défenseur de la concurrence loyale et des investissements massifs du gouvernement en infrastructures. L’ex-procureur général a pour sa part plaidé pour l’intervention de l’Etat dans les marchés et pour le respect des entreprises.
Sim Sang-jung du Parti de la justice a accusé à la fois le Minjoo, au pouvoir, et le PPP, la première force de l’opposition, de se rejeter l’un sur l’autre la responsabilité du retard des discussions sur la compensation. Ahn Cheol-soo du Parti du peuple, lui, a proposé la création d’un compte spécial COVID.
Par ailleurs, Yoon a tenté de renvoyer le gouvernement sortant à son bilan notamment en matière de lutte contre la pandémie. Son adversaire numéro un a quant à lui évoqué les soupçons pesant contre lui. Une allégation selon laquelle Yoon, alors à la tête du Parquet, aurait refusé de perquisitionner le siège de la secte appelée Eglise Shincheonji, qui a été un important vecteur de l’épidémie au début de la crise sanitaire en Corée du Sud.