La Cour constitutionnelle a organisé hier une audience publique sur l’abolition de la peine de mort. Cette question épineuse a refait surface après qu’un sud-Coréen du nom de Yoon, inculpé pour le meurtre de ses parents, a saisi cette juridiction.
Selon l’avocat du demandeur, le châtiment suprême va à l’encontre de la Constitution qui stipule que l’Etat doit assurer les droits fondamentaux des citoyens dont le droit à la vie. Il a affirmé qu’aucune donnée scientifique ne prouvait l’efficacité de cette peine pour prévenir les crimes, et que les représailles ne devaient pas être le but de la sanction.
En revanche, le ministère de la Justice ne voit aucun problème dans le système actuel. Pour lui, la peine de mort contribue à l’intérêt public en ce qu’elle fait disparaître la source d’un vice social, et que le droit à la vie peut être limité pour un objectif important comme la protection de la vie du peuple.
La discussion s’est déroulée pendant cinq heures contre deux heures prévues initialement à cause de la série de questions des juges.
Petit rappel : la Corée du Sud est de facto abolitionniste de la peine de mort. Sa dernière exécution remonte à décembre 1997. Et c’est la troisième fois que ce sujet est débattu par la Cour constitutionnelle. Pour que ce système pénal soit jugé inconstitutionnel, au moins six de ses neufs sages doivent donner leur consentement. En 1996 et en 2010, respectivement sept et quatre magistrats y ont été opposés.