Le ministère de la Justice compte appliquer le système d'autorisation électronique de voyage ou K-ETA sur l’île méridionale de Jeju. Ce dispositif consiste à accorder une approbation de voyage en ligne aux citoyens des pays qui peuvent entrer sur le sol sud-coréen sans visa. Pour l’obtenir, il faut insérer à l’avance les données sur leur identité et leur séjour sur le site dédié.
Si le gouvernement envisage cette mesure, c’est parce que la Corée du Sud a récemment constaté la disparition ascendante des touristes étrangers lors de voyage collectif. Depuis la reprise de l’exemption de visa, l’emploi illégal de sans-papiers s’est multiplié, et les autorités publiques ont renforcé le contrôle d’entrée des étrangers aux aéroports. Par exemple, parmi les 1 390 touristes thaïlandais qui se sont envolés vers l’île de Jeju entre le 2 et le 15 août, 820 d’entre eux se sont vus refuser l’entrée. Six personnes sur dix ont donc dû retourner dans leur pays.
Le ministère a souligné que les étrangers qui souhaitaient trouver un travail au noir et qui n’ont pas réussi à obtenir le K-ETA tentent d’entrer via Jeju qui ne demande pas cette condition.
Pourtant, le secteur du tourisme de Jeju craint que ce dispositif décourage les voyageurs de visiter l’île, en retirant le système d’exemption de visa initié pour doper le tourisme. Selon certains responsables, cette démarche va à l’encontre de la tendance des autres villes en Asie qui dessert la vis pour accueillir davantage de visiteurs. Un représentant de l’association du tourisme de Jeju a affirmé que la province insulaire et la Corée du Sud pourraient perdre des demandes au profit du Japon quand le marché chinois sortira de la crise du COVID-19.
Le gouvernement envisage tout de même d’introduire le système d’ici la fin de l’année, mais ne l’appliquera pas pour tous les pays en recueillant les opinions de l’administration régionale et des acteurs du tourisme.