A l’Assemblée nationale, plus de 50 députés de deux formations d’opposition, le Minjoo et le Parti de la justice, ont présenté hier une proposition de loi conjointe visant à restreindre l’action en dommages-intérêts du patronat à l'encontre des grévistes.
De fait, il s’agit de la révision de la loi du travail, qui interdit aux employeurs de soumettre une telle demande à la justice, s’ils subissent le préjudice en cas de conflits sociaux légaux. Or, l’amendement étend une telle interdiction et limite le montant des éventuels dédommagements. Il permet en outre aux grévistes de réclamer sa réduction ou son exonération.
La législation oblige aussi les entreprises principales à accepter la demande de négociation collective avec le syndicat de leurs sous-traitants. Cela n’est pas encore le cas actuellement.
Le Minjoo, la principale force de l’opposition, a inscrit le texte sur la liste de ses chantiers phares sur lesquels il veut légiférer, des chantiers liés aux préoccupations quotidiennes du peuple. Il cherche à le voter avant la fin de la session ordinaire du Parlement, qui s’achèvera en décembre.
Cela dit, le Parti du pouvoir du peuple (PPP) s’y oppose. Pour le mouvement présidentiel, l’amendement ne fera qu’encourager les grèves illicites.
La loi est communément dénommée celle de « l’enveloppe jaune », en référence à une enveloppe de cette couleur, remplie de 47 000 wons. Un citoyen l’a envoyée à la presse en vue de faire un appel aux dons pour les employés grévistes de Ssangyong Motor, condamnés en 2014 par la justice à verser à leur entreprise un dédommagement de 4,7 milliards de wons.
Deux ans plus tard, une proposition de loi similaire a été déposée pour la première fois au Parlement.