Comme prévu, le patron du Minjoo s’est présenté, en fin de matinée, devant le Bureau des procureurs du district (DPO) central de Séoul qui l’avait convoqué pour l’auditionner la deuxième fois. Il s’agit de l’affaire Wirye-Daejangdong. L’enquête porte sur les soupçons pesant contre Lee Jae-myung en lien avec les projets d’aménagement des complexes d’appartements de deux quartiers de Seongnam du même nom, pendant son mandat de maire de cette ville (2010-2018), située en banlieue sud de la capitale.
Devant les projecteurs des médias, l’ancien candidat à la dernière présidentielle a fustigé le Parquet de vouloir innocenter celui qui s’est rangé de son côté, et rendre coupable celui qui ne l’est pas. Il a accusé également le pouvoir, indifférent à la vie du peuple, de « s’adonner à la danse du sabre pour tuer son opposant politique ».
Le ministère public suspecte l’ancien maire de Seongnam d’abus de confiance et de conflits d’intérêts dans l’exercice de ses fonctions. Selon lui, Lee, en qualité de décideur final des politiques municipales, aurait approuvé, que ce soit explicitement ou tacitement, les actes de ses proches.
Ses fidèles auraient aidé les développeurs immobiliers privés de Wirye et de Daejangdong à réaliser des profits colossaux en leur faveur, par exemple en effectuant une sélection préalable des contractants ou en transmettant des renseignements confidentiels. Ce qui aurait causé d’énormes pertes à la ville.
En contrepartie, Lee aurait bénéficié des fonds politiques nécessaires pour ses campagnes électorales.
C’est la troisième fois depuis le début de cette année que le numéro un du Minjoo, la première force de l’opposition, comparaît devant le Parquet. La première remonte au 10 janvier dernier lorsqu’il s’est présenté devant le DPO de Suwon dans le cadre d’une autre affaire retentissante, celle du « Seongnam FC ».
Dans ce contexte, les deux camps politiques se sont engagés dans une joute verbale. Le Minjoo a voulu défendre son patron. Il a taxé le Parquet d’avoir mené une « enquête sélective » en ce qu’il a délaissé son investigation sur le « club des 5 milliards de wons », surnom faisant allusion au montant qui aurait été promis à plusieurs juges ou procureurs puissants. Par contre, le Parti du pouvoir du peuple (PPP), le mouvement présidentiel, a appelé Lee à cesser de « se victimiser » et de faire valoir son privilège en tant que leader du plus grand parti de l’opposition, par exemple, pour changer à sa guise l’heure de comparution.