La question de l’exécution de l’accord sur les femmes de réconfort conclu en 2015 par Séoul et Tokyo refait surface, après la récente annonce du plan d’indemnisation des ex-travailleurs forcés au Japon pendant la Seconde guerre mondiale.
Le gouvernement sud-coréen de l’époque a créé une fondation dite « réconciliation et guérison », chargée de distribuer à ses victimes, encore en vie, du système d’esclavage sexuel mis en place par l’armée nippone durant le conflit, et à leurs descendants, un milliard de yens, soit environ 10 milliards de wons, versés par le Japon en vertu de ce pacte.
Pourtant, l’administration suivante, celle de Moon Jae-in, a critiqué le traité, estimant que celui-ci ne permettra pas de résoudre le dossier, et a fini par annoncer officiellement la fermeture de la fondation. C’était en novembre 2018. Depuis, l’accord reste lettre morte.
Avant cela, 4,4 milliards de wons ont cependant été versés aux ex-wianbus et à leurs proches. Il reste donc 5,6 milliards de wons à partager. Les négociations entre les deux pays voisins sur leur utilisation n’ont pas encore abouti.
Dans ce contexte, le gouvernement de Yoon Suk-yeol, lui, cherche à se démarquer de son prédécesseur sur ce sujet. Il envisage de mettre en œuvre les mesures promises il y a huit ans.
Effectivement, un responsable de son ministère des Affaires étrangères a annoncé hier que l’exécutif procéderait à un examen concret sur les moyens de se servir de l’argent qui reste, en tenant compte des opinions publiques et en consultations interministérielles. Il a ajouté considérer l’accord comme une entente officielle entre les deux nations.
Cependant, les choses ne semblent pas si simples. Lors de sa signature, Séoul s’est engagé notamment à faire des efforts pour résoudre la question de la statue de la fille de la paix, dressée devant l’ambassade du Japon à Séoul. Une sculpture en bronze rappelant le sort des victimes qui continue de faire l’objet de différend bilatéral.