La Cour suprême sud-coréenne avait sanctionné en 2018 deux entreprises japonaises à indemniser au total 15 personnes employées, contre leur gré, dans leurs usines pendant la Seconde guerre mondiale. Cela dit, ces groupes refusaient de les dédommager et cette épineuse question continuait d’envenimer les relations Séoul-Tokyo.
Afin de les réchauffer, l’administration de Yoon Suk-yeol a proposé le mois dernier son propre plan, qui consiste à les indemniser avec seulement les contributions des firmes sud-coréennes ayant bénéficié de l’assistance accordée par l’archipel lors de la signature du traité de 1965, qui rétablissait les relations diplomatiques entre les deux voisins. Conformément à ce plan pourtant polémique, le gouvernement de Séoul a commencé à verser le montant défini par la justice et les intérêts moratoires : quelque 200 à 290 millions de wons, soit entre 140 000 et 202 000 euros, pour chaque plaignant.
D’après la Fondation pour les victimes de la mobilisation forcée par le Japon impérial, chargée de verser les dédommagements, à ce stade, les descendants de dix anciens travailleurs, tous décédés avant leur procès, ont accepté de les recevoir. Les proches de deux d’entre eux ont d’ailleurs déjà touché l’argent vendredi dernier. Ceux des huit autres vont bientôt faire de même. Ils se sont défendus d’avoir pris une telle décision pour refermer ce sombre chapitre de l’histoire et pour aller de l’avant.
En revanche, les trois victimes, toujours en vie, et les familles des deux autres personnes disparues ont officiellement annoncé leur intention de rejeter la proposition gouvernementale. Leurs avocats envisagent de poursuivre les procédures nécessaires pour contraindre les sociétés nippones condamnées à indemniser directement leurs clients. Pour cela, ils chercheront à monétiser leurs actifs dans le pays du Matin clair comme des brevets et des marques.