Quatre des cinq partis de l’opposition qui sont représentés à l’Assemblée nationale s’unissent pour empêcher ce qu’ils appellent la mainmise de l’administration de Yoon Suk-yeol sur la presse.
Dans une conférence de presse, hier, la députée Ko Min-jung du Minjoo, Ryu Ho-jeong du Parti de la Justice, Yong Hye-in du Parti du Revenu de base, ainsi que Kang Sung-hee du Parti Jinbo ont annoncé que leurs formations agiraient de concert et qu’elles allaient mettre en place un comité spécial conjoint au sein du Parlement.
Ces quatre législateurs ont accusé le pouvoir de mener une tentative tous azimuts pour apprivoiser les médias et pour les réprimer en mobilisant même le Parquet et la Cour des comptes. Ils lui ont reproché également de vouloir revenir au passé sombre du pays en faisant circuler le nom d’une figure controversée pour la nommer à la tête du puissant régulateur de l’audiovisuel. De fait, il s’agit de Lee Dong-kwan, conseiller spécial du président Yoon. Cet ancien premier secrétaire à la communication de l’ex-président de la République Lee Myung-bak est réputé pour avoir muselé la presse lorsqu’il avait occupé le poste.
Les quatre parlementaires ont alors rappelé que cette année, la Corée du Sud avait perdu quatre places par rapport à l’an dernier, et figure à la 47e position dans le classement mondial de la liberté de la presse.
Ils se sont également exprimés sur la décision du gouvernement de ne plus adosser la redevance télé qui finance les diffuseurs publics, dont la KBS, à la facture d’électricité. Une modalité de prélèvement conservée pourtant depuis presque 30 ans. Ils ont alors insisté sur la nécessité de retirer la procédure en cours en vue de réviser dans ce sens le décret d’application concerné. Un amendement décidé, selon eux, de façon expéditive sans écouter l’opinion publique. Et de proposer dans la foulée de lancer une commission ad hoc chargée de se pencher sur les moyens d’améliorer le paysage audiovisuel public et de le financer.