Le Japon s’apprête à rejeter dans le Pacifique les eaux contaminées de sa centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi. Cela conduit chaque bord de la classe politique sud-coréenne très divisée sur cette opération à intensifier sa campagne de communication auprès de ses citoyens.
Le Parti du pouvoir du peuple (PPP) cherche à rassurer le peuple préoccupé par la sécurité des produits halieutiques, avant même le début du déversement. Pour cela, la formation présidentielle continue à organiser des séances de dégustation dans les restaurants de poissons crus. Selon le chef de son groupe parlementaire Yoon Jae-ok, le temps est venu de montrer que la puissance de la science l’emporte sur « l’histoire de fantômes », une expression visant l’opposition.
Son patron Kim Gi-hyeon et plusieurs autres dirigeants du mouvement sont aussi allés à Seongju, à environ 250 km au sud-est de Séoul. C’est dans cette commune réputée pour la culture du melon que le système antimissile américain THAAD a été installé en 2017. A l’époque, le Minjoo, qui était opposé à son déploiement, avait mis en avant que le bouclier risquait d’impacter la sécurité des produits agricoles en raison de son onde électromagnétique, selon le PPP. Les producteurs de melons de la commune avaient alors subi de lourdes pertes.
Or, selon le résultat d’une évaluation environnementale sur place, récemment rendu public, son niveau n’est pas préoccupant. Le parti au pouvoir pointe alors du doigt la principale force de l’opposition de propager des rumeurs infondées comme lors de l’affaire de la vache folle américaine en 2018.
Dans le camp d’en face, après le député Yoon Jae-gap du Minjoo, c’est au tour de son collègue Woo Won-shik d’entamer hier un sit-in et une grève de la faim pour réclamer le retrait du projet nippon. Ces deux élus fustigent le gouvernement et le mouvement présidentiel de ne pas agir pour empêcher l’archipel de le mener. Pour sa part, le président du Minjoo Lee Jae-myung a lui aussi critiqué le pouvoir, rappelant qu’une fois rejetée en mer, « l’eau polluée par le nucléaire », ce sont ses propres mots, ne pourra jamais être ramassée.
La patronne du Parti de la Justice, la deuxième formation de l’opposition, Lee Jeong-mi, a elle aussi débuté une grève de la faim devant l’ambassade du Japon à Séoul.