Le bras de fer est de plus en plus tendu en Corée du Sud entre les camps politiques, à l’approche de la publication du rapport de l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur le rejet dans l'océan des eaux usées de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi.
Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation présidentielle, a fustigé le Minjoo qui organise des manifestations pour s’élever contre le projet japonais, en affirmant qu’il s’en sert comme prétexte pour un conflit politique. Selon son patron Kim Gi-hyeon, la première force de l’opposition propage des rumeurs infondées, tout comme lors de l'affaire de la vache folle américaine en 2008.
Le Minjoo a affiché ses préoccupations sur le document de l’AIEA. Il craint qu’il soit politisé et adapté au goût du Japon, loin d’être objectif et scientifique. Le parti de centre-gauche a également demandé à son gouvernement s’il a élaboré un manuel en cas de problèmes liés aux eaux polluées, s’il compte continuer à interdire les importations des produits halieutiques issus de Fukushima, et si les détecteurs de radioactivité en mer fonctionnent correctement.
Dans ce contexte, un comité transpartisan sur les eaux contaminées de la centrale en question a vu le jour aujourd’hui rassemblant une centaine d'hommes et femmes politiques. Il a déclaré représenter les 85 % de sud-Coréens qui s’opposent au rejet de ces eaux. Le groupe a exhorté le président Yoon Suk-yeol à arrêter la collaboration inconditionnelle avec l’exécutif nippon, et à déployer des efforts diplomatiques pour annuler son projet.