Les emprunts à court terme du gouvernement auprès de la Banque de Corée (BOK) sont montés en flèche depuis le début de l'année, sur fond de baisse des recettes fiscales liées à la dégradation de la conjoncture économique et du recul des transactions immobilières. Le montant cumulé a dépassé la barre des 100 000 milliards de wons.
Selon les informations soumises par la banque centrale sud-coréenne à Yang Kyung-sook, députée du Minjoo, la principale force de l'opposition, le montant total des prêts à court terme qu’elle a accordés à l'exécutif entre janvier et juillet cette année s'élève à 100 800 milliards de wons, soit environ 69 milliards d'euros. Il s'agit d'un niveau jamais atteint depuis la numérisation des données en question en 2010.
Ce montant est 2,94 fois plus élevé que celui enregistré sur l'ensemble de l'année dernière. Il est également supérieur à celui de janvier à juillet 2020, période où les dépenses gouvernementales ont fortement augmenté en raison de l'éclatement de la pandémie de COVID-19.
En outre, jusqu'à la fin du mois de juin, le gouvernement a payé 114,1 milliards de wons, l'équivalent de 78 millions d'euros, à la BOK au titre des intérêts pour ces emprunts. Ce qui constitue également un record.
Afin de pallier l’écart temporaire entre les recettes fiscales et les dépenses publiques, l’exécutif peut demander des prêts à court terme à la banque centrale. En effet, au cours du premier semestre, le solde budgétaire total, obtenu en soustrayant toutes les dépenses de l’Etat (351 700 milliards de wons) de ses recettes totales (296 200 milliards de wons), a connu un déficit d'environ 55 400 milliards de wons, ou 38 milliards d'euros.
Selon la règlementation, le montant total des prêts temporaires non remboursés à un moment donné ne doit pas dépasser les 50 000 milliards de wons. A la fin juillet, le gouvernement a remboursé à la BOK la totalité des emprunts à court terme qu’il a contractés depuis le début d’année, ramenant le solde à zéro.
Certains observateurs craignent que la hausse des emprunts gouvernementaux n'exacerbe l'inflation en augmentant la masse monétaire en circulation. Il faut d'ailleurs noter que le Comité de politique monétaire de la Banque de Corée recommande à l'exécutif de privilégier l'émission d'obligations plutôt que de recourir aux emprunts en cas de nécessité.