Le gouvernement sud-coréen utilise actuellement le terme « eaux contaminées » pour appeler les eaux radioactives de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, que le Japon a commencées à déverser la semaine dernière.
Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation présidentielle, a proposé hier de leur donner un nouveau nom : « eaux traitées ». Le Premier ministre Han Duck-soo a fait savoir le même jour devant l'Assemblée nationale que l’exécutif étudierait l'éventuel changement d'appellation.
Dans ce contexte, la Fédération nationale des coopératives de pêche et les entreprises de restauration collective ont signé hier, par l'intermédiaire du PPP, un accord de coopération conclu pour booster la consommation des produits halieutiques. Un responsable de la fédération en a profité pour proposer de substituer « eaux contaminées » par « eaux traitées ». Il a expliqué ce choix par le fait que le premier terme risque de freiner la consommation de produits de la mer.
Le parti au pouvoir s'est dit favorable à cette proposition, estimant que le terme « eaux contaminées » n'est qu'un outil de l'attaque politicienne du camp de l’opposition.
Le chef du gouvernement s'est d'ailleurs engagé à examiner l'éventuel changement d'appellation. Il a alors souligné qu’il s’agissait d’eaux filtrées par ALPS, le système d'élimination des radionucléides, et que de ce fait, il faudrait ainsi renommer ces dernières en « eaux traitées conformément aux normes scientifiques ».
Han a avancé comme argument le terme « crise FMI », communément utilisé par tous les sud-Coréens. Il a voulu préciser que ce n’était pas une crise provoquée par le Fonds monétaire international, mais résolue grâce à l'aide de cette institution.
En revanche, le Minjoo, la principale formation de l'opposition, a critiqué cette initiative, qui ne plairait, selon lui, qu'au Japon. Avant d'ajouter que l'administration de Yoon Suk-yeol semble exister et œuvrer pour le pays voisin, et non pas pour ses citoyens.
De son côté, la Chine, qui a interdit l'importation de tous les produits halieutiques japonais, utilise le terme « eaux polluées par des substances radioactives ». Les Etats-Unis et l'Union européenne, qui considèrent le projet nippon conforme aux normes de sécurité, ont choisi la formule « eaux traitées ».