Les informations sur les transactions d'armes entre Pyongyang et Moscou, récemment révélées par les Etats-Unis, ont été partagées à l'avance avec la Corée du Sud et les discussions sur la dénucléarisation nord-coréenne deviennent moins fréquentes. C'est ce qu'a fait savoir hier l'ambassadeur de Corée du Sud aux Etats-Unis, dans le cadre de l'audit parlementaire.
En réponse à la question de Tae Young-ho, député du Parti du pouvoir du peuple (PPP), demandant s’il y avait eu un partage d’informations avec les Etats-Unis au sujet du dossier nord-coréano-russe, Cho Hyun-dong a déclaré que toute transaction d'armes nord-coréennes va à l’encontre des résolutions onusiennes et que Séoul a été informée à l'avance par Washington.
L’ambassadeur a ensuite répondu à une autre interrogation du député de la formation présidentielle. Ce dernier souhaitait savoir quelles mesures Séoul prendrait si en contrepartie de ces transactions illicites, Pyongyang obtenait quelque chose pouvant déstabiliser la sécurité de la péninsule. Cho a alors confirmé que la Russie ne procéderait pas si facilement au transfert de technologies militaires de pointe. Si le cas échéant, des mesures sévères devraient être examinées.
Le haut diplomate a également indiqué que Washington voit la dénucléarisation de la Corée du Nord de plus en plus difficile. Cela explique pourquoi les discussions en ce sens sont moins fréquentes.
Kim Tae-ho, un autre député du PPP, a demandé, pour sa part, l'amendement de l'Accord de coopération nucléaire civile Séoul-Washington, signé en 1972, pour élargir le traitement des combustibles usés. Révisé en 2015, le texte permet seulement la production d'uranium faiblement enrichi, à moins de 20 %.
Quant à Kim Hong-gul, élu du Minjoo, la principale force de l'opposition, il a déploré que malgré les gigantesques investissements sur le sol américain de la part d’entreprises sud-coréennes dont Samsung Electronics, SK hynix et Hyundai Motor, le gouvernement de Séoul n'osait pas réclamer son dû.
Face à cette critique, Cho a rappelé que le département du Commerce des USA avait récemment accordé des dérogations à Samsung Electronics et SK hynix pour exporter des équipements de semi-conducteurs vers leurs usines en Chine.