Après trois ans et cinq mois de procès-fleuve, un premier verdict est finalement tombé, hier, pour Lee Jae-yong.
Un tribunal de première instance de Séoul a acquitté le patron de facto de Samsung de toutes les charges pesant contre lui. Il était poursuivi pour la fusion polémique de deux filiales du groupe.
L’affaire remonte à 2015. L’entreprise avait fait voter l’acquisition de Samsung C&T par Cheil Industries, la holding du groupe à l’époque. Une opération censée favoriser la succession du fils de Lee Kun-hee, hospitalisé après avoir été victime d’une attaque cardiaque un an plus tôt.
Après de longues investigations, le Parquet a inculpé l’héritier, alors présomptif. C’était en septembre 2020. Pour ses enquêteurs, la fusion avait pour but d’augmenter le contrôle du fils sur Samsung Electronics, le fleuron du mastodonte, voire même sa succession à sa tête. Et dans ce processus, il y a eu notamment des transactions illégales et organisées. Aussi, une fraude comptable chez Samsung BioLogics, qui était alors le joyau de Cheil, aurait été enregistrée. Lee Jae-yong en était aussi le premier actionnaire.
Pourtant, la Cour centrale du district de Séoul a jugé hier qu’« il n’y a aucune validation pour prouver l’accusation ». Et d’ajouter que « consolider le contrôle de l’héritier et assurer sa succession n’était pas le seul objectif de l’opération ».
Le tribunal a également blanchi hier treize hauts responsables du groupe, inculpés, eux aussi, pour leur implication dans cette affaire.
La réaction des avocats du milliardaire ne s’est pas fait attendre. Ils ont parlé d’une « sage » décision de justice et déclaré que celle-ci montre clairement que la fusion était une opération réfléchie et légitime.