Cela fait maintenant presque cinq mois qu'en Corée du Sud, les internes et résidents en médecine ont commencé à présenter leur démission collective. Et ce, en protestation contre le plan gouvernemental d'augmenter le numerus clausus pour la sélection des étudiants en faculté d’études médicales.
Les professeurs du CHU de Severance de l'université de Yonsei et ses deux établissements affiliés ont commencé jeudi dernier à refuser de soigner leurs patients, pour une durée indéterminée. Ce sera au tour des praticiens de l’hôpital Asan de les suivre à partir du 4 juillet.
Apparemment, il n'y avait pas de grand désordre à l'hôpital de Severance, les médecins s’organisant pour ajuster leurs arrêts de travail sans en faire pâtir les patients. Selon le monde médical, la situation sera de même dans l'établissement Asan, et, comme ses collègues de Yonsei, ses filières jugées indispensables telles que les urgences et les malades hospitalisés ou en soins intensifs, continueront de prodiguer des soins.
A ce débrayage s'ajoutera pourtant une autre interruption de prestations médicales d'envergure. En effet, un débat au niveau national sur les politiques médicales à prendre va être organisé le 26 juillet par l'association médicale de Corée (KMA). A cette occasion, un grand nombre de médecins suspendront encore une fois leur travail pour y participer.
Par conséquent, l'inquiétude des patients ne cesse de s'accroître. 92 associations vont ainsi organiser ce jeudi une manifestation à Séoul, pour dénoncer les actions des médecins et appeler à une législation interdisant cet arrêt des soins.
De son côté, le gouvernement se voit obligé de décider du sort des internes et résidents qui ne reprennent toujours pas le chemin du travail. En effet, il doit dresser un état des lieux de ces absences d'ici la fin du mois, puisque le calendrier d'embauche pour le second semestre 2024 sera clôturé à la mi-août.