C’était largement anticipable. En déplacement à Hawaï, le président Yoon Suk Yeol a mis, aujourd’hui en ligne, son veto sur la nouvelle loi controversée visant à nommer un procureur indépendant chargé de faire la lumière sur l’affaire Chae, du nom d’un soldat du Corps des marines. La législation avait pourtant été votée, jeudi dernier, par l’Assemblée nationale.
Conformément à cette prérogative du chef de l'Etat de s'opposer à l'entrée en vigueur de lois préalablement adoptées par le Parlement, les députés doivent de nouveau débattre à propos du texte, puis le soumettre à un nouveau vote.
Plus tôt dans la journée de ce mardi, le gouvernement a entériné en conseil des ministres un projet selon lequel il a demandé au président de la République de faire usage de son droit de veto, et celui-ci l’a donc avalisé.
Pour mémoire, l’affaire remonte au 19 juillet 2023. Ce jour-là, le jeune conscrit est décédé, emporté par le courant, lorsqu’il participait à des opérations de recherche des personnes portées disparues après des crues soudaines dans le sud-est du territoire.
Mais jusqu’à présent, les circonstances de sa mort n’ont pas entièrement été éclaircies. Et le Bureau présidentiel et le ministère de la Défense sont suspectés d’être intervenus dans les résultats des premières enquêtes internes du Corps des marines. Et ce, afin de retirer un nom de la liste des responsables potentiels de l’accident. Bien sûr, les intéressés nient en bloc l’allégation. D’où la nécessité de mener une enquête transparente et indépendante, selon le camp de l’opposition.
Celle-ci a alors déposé et voté à deux reprises des propositions de loi similaires, lors de la législature précédente, comme en ce début de nouvelle législature. Yoon a opposé son veto aux deux textes. C’est un bras de fer pourtant rarissime. Selon le camp présidentiel, le nouveau dispositif risque d’être anticonstitutionnel.