L’Assemblée nationale a adopté aujourd’hui la motion de destitution contre le président Yoon Suk Yeol, suite à la proclamation de la loi martiale dans la nuit du 3 décembre. 204 députés ont voté pour, 85 contre, trois se sont abstenus et huit bulletins ont été déclarés nuls. Au moins 200 voix sur 300 devaient être obtenues afin que la motion soit adoptée.
Sur les 204 votes pour, 192 proviendraient des partis d’opposition. Cela laisse supposer que 12 voix sont issues du Parti du pouvoir du peuple (PPP), qui avait pourtant opté pour un rejet de la motion. Les abstentions et les votes nuls sembleraient également provenir du PPP.
Il s’agit de la troisième adoption d’une motion de destitution d’un président en fonction dans l’histoire de la Corée du Sud, après celles de Roh Moo-hyun en 2004 – invalidée ensuite par la Cour constitutionnelle – et de Park Geun-hye en 2016. Si la Cour valide le verdict d’aujourd’hui, dans les 180 jours à venir, Yoon deviendra alors le deuxième dirigeant à être démis de ses fonctions après Park.
La motion de destitution invoque comme motifs principaux une violation de la Constitution et des lois, notamment le principe de souveraineté populaire et la séparation des pouvoirs, en raison de la proclamation de la loi martiale d’urgence.
Lors de la première tentative de vote de la motion, le 7 décembre, le PPP avait boycotté collectivement la procédure, entraînant un manque de quorum. Cette fois-ci, les députés de la formation présidentielle y ont participé, permettant son adoption.