Le nouveau président sud-coréen, Lee Jae-myung, devrait être confronté aux tâches les plus difficiles depuis l'élection de Kim Dae-jung en 1997, en pleine crise financière. C’est ce qu’estime le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), un think tank basé à Washington.
Dans un rapport publié mardi, heure locale, sur son site Internet, le groupe de réflexion, qui comprend Victor Cha, titulaire de la chaire coréenne, a évalué les défis auxquels le nouveau dirigeant devra faire face.
Comme le suggère le titre du texte, « Le nouveau président de la Corée du Sud : de la poêle à frire au feu », les chercheurs prévoient une mission ardue pour Lee. Selon eux, d'importants chantiers intérieurs et extérieurs l’attendent alors qu’il est entré en fonction sans période de transition à la suite d’une élection anticipée. Ils ajoutent que si ce scrutin a permis de clore le chapitre de la destitution, il en a ouvert un autre, bien plus complexe.
Le document souligne, par ailleurs, l’absence de facteurs favorables à la reprise économique, précisant que les précédentes crises liées à une destitution, en 2004 et en 2017, avaient pu bénéficier respectivement de l’essor économique chinois et du boom des exportations sud-coréennes de semi-conducteurs. A l’inverse, le nouveau chef de l'Etat fait face à un environnement international hostile, marqué par les conflits en Ukraine et à Gaza, les droits de douane de l’administration Trump, les restrictions chinoises à l’exportation, ainsi que par le rapprochement Pyongyang-Moscou.
Enfin, les experts du CSIS évoquent l’existence d’une « crise silencieuse » au sein de l’alliance entre Séoul et Washington. Ils notent que l’administration américaine envisagerait un retrait partiel de ses troupes stationnées sur la péninsule coréenne, et que le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, ne s’est pas rendu au sud du 38e parallèle lors de sa récente tournée dans la région indo-pacifique.