Des experts américains ont estimé qu’hier, lors de la cérémonie du Jour de la victoire contre le Japon à Pékin, Kim Jong-un avait renforcé son pouvoir de négociation vis-à-vis de Washington en resserrant ses liens avec Xi Jinping et Vladimir Poutine. Ce qui assombrit, selon eux, les perspectives de négociations sur la dénucléarisation de la péninsule.
Sydney Seiler, conseiller principal au Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS), a déclaré, auprès de l’agence de presse Yonhap, qu’en offrant au dirigeant nord-coréen une place d’honneur lors du défilé militaire, l’empire du Milieu envoyait le signal d’être prêt à développer ses relations avec Pyongyang sans aborder la question nucléaire.
Ellen Kim, directrice académique au KEI (The Korea Economic Institute of America), a souligné que Kim III, en apparaissant aux côtés de Xi et Poutine, avait projeté l’image d’une Corée du Nord en tant que puissance nucléaire, tout en adressant un message clair de refus d’abandonner ses armes atomiques.
Andrew Yeo, titulaire de la Chaire coréenne à la Brookings Institution, a indiqué que l’objectif du royaume ermite était de renforcer ses liens avec la Chine et la Russie ainsi que de coopérer avec d’autres Etats anti-américains. Avant d’ajouter que cela suggère que tout futur accord de dénucléarisation Washington-Pyongyang devrait inclure la participation et la reconnaissance de Pékin et de Moscou.