La Corée du Sud veut se procurer plus de 200 000 unités de traitement graphique (GPU) haut de gamme à l’horizon 2030. C’est ce qu’a annoncé son ministre de la Science et des TIC. Invité hier dans un journal télévisé de la KBS, Bae Kyung-hoon a précisé que le gouvernement envisageait d’en acquérir d’abord 50 000 d’ici 2028.
Interrogé sur la raison pour laquelle l’exécutif concentre ses investissements sur l’intelligence artificielle (IA), il a répondu que son objectif, à terme, est de créer « une société de base de l’IA ». Dans celle-ci, tous les sud-Coréens pourront l'utiliser comme un outil pour améliorer leur qualité de vie et pour se protéger contre toute crise, que ce soit alimentaire ou climatique. De fait, le projet de budget 2026 alloue 10 000 milliards de wons à la filière.
Selon le ministre, les investissements massifs actuels permettront de défier les Etats-Unis et la Chine dans la course à l’IA. Le pays du Matin clair vise à devenir l'une des trois premières puissances mondiales en la matière, alors qu’à ce stade, il se classe à la sixième place.
A propos d’un avant-projet de loi-cadre sur l’intelligence artificielle, dévoilé le mois dernier, Bae a rassuré que le texte vise à empêcher son mauvais usage ou son abus, et non pas le développement de l’industrie. Ses détracteurs redoutent toutefois le possible durcissement des réglementations.
Par ailleurs, Séoul a officiellement lancé hier son comité national des stratégies pour l’IA. Composé de 50 membres, avec à leur tête le président de la République, le nouvel organe élaborera les plans d’actions destinées à faire de la Corée du Sud l’un des trois principaux leaders mondiaux du secteur.